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Page:Coubertin - Mémoires olympiques, 1931.djvu/49

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mémoires olympiques

n’était plus malaisé que de grouper de nombreux spectateurs autour d’une réunion sportive. L’attraction demeurait faible. Seuls, les vélodromes attiraient parfois des foules. Lorsque, quelques années plus tôt, le Racing Club avait reçu la visite de la belle équipe du Manhattan Athletic Club de New-York, c’est à peine si on avait réussi à couvrir les deux tiers des frais au moyen des entrées. L’année suivante, le premier match anglo-français de football joué en France avait abouti à un déficit assez coquet malgré qu’il fût présidé par le nouvel ambassadeur de France, le célèbre lord Dufferin. Et lorsque, peu après, le premier match à huit rameurs, couru à Andrésy, contre le London Rowing Club, se fût terminé, à la courtoise mais profonde stupeur de nos hôtes, par une victoire française, l’opinion n’y attribua guère d’importance. Que voulez-vous ? Le sport, selon le mot d’un universitaire, était une « récréation » et ne devait rien être d’autre. L’opinion suivait encore l’ornière…

La première réunion du Comité organisateur des Jeux Olympiques de 1900 se tint à l’Hôtel de la Rochefoucauld. Elle fut très satisfaisante. Le Comité comprenait une quarantaine de membres, dont dix-huit étaient désignés comme commissaires et placés en cette qualité à la tête des différents sports. Parmi ceux-là, il y avait Marius Dubonnet et Ed. Caillat pour l’aviron, Bruneau de Laborie pour la boxe, Hébrard de Villeneuve et le comte Potocki pour l’escrime, Jacques de Pourtalès pour le golf, Jean de Bellet pour le tennis, etc. Le programme était celui d’Athènes rétabli dans les lignes primitives, c’est-à-dire avec addition de la boxe et du polo et un peu amplifié dans certains détails pour les autres sports. Le tir était laissé de côté mais le tir à l’arc était