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Page:Coubertin - Mémoires olympiques, 1931.djvu/67

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vii
1905. — Un congrès prospère
et quelques bonnes réalités

Dans le panorama des « années olympiques », lorsqu’il se déroule dans ma mémoire, l’année 1905 m’apparaît non comme la plus brillante mais bien comme l’une des plus utilement laborieuses et des plus fécondes en résultats solides.

Elle débuta, pour moi, par un assez long séjour à Rome dont le but était double : assurer la célébration romaine de la ive Olympiade qui tombait en 1908 et obtenir du Vatican la levée de l’espèce d’interdit qui s’exerçait dans beaucoup de milieux cléricaux à l’endroit de la pédagogie sportive. Le premier point ne fut pas atteint ; le second le fut pleinement.

Tout paraissait devoir concourir au succès des Jeux prochains. Rome disposait de toutes les ressources qui, au début, avaient manqué à Athènes ; chacun semblait favorablement disposé, depuis le roi jusqu’au plus modeste fonctionnaire. À vrai dire, cette sympathie n’impliquait aucun emballement, mais en était-il besoin pour continuer l’œuvre alors que, pour la fonder, l’enthousiasme hellénique avait été nécessaire ? Encore fallait-il un rouage initiateur. Celui que, l’an passé, le comte Brunetta d’Usseaux avait formé manquait de chef. Il ne s’en révéla point et, dès lors, ces tendances régionalistes auxquelles j’ai fait allusion déjà ne purent être neutralisées. Quand je parle de régionalisme, je ne veux pas dire que l’Italie d’alors