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mémoires olympiques

concessions. C’était la première fois que les doctrines gymniques suédoises et allemandes s’affrontaient dans la même enceinte, que des régates internationales à l’aviron devaient être, sur la Tamise, rendues accessibles à toutes les nations… À Athènes, on s’était plaint des jurys internationaux. Tous inclinaient pour 1908 à faire l’essai de juges anglais auxquels seraient au besoin adjoints des « commissaires » étrangers : médiocre combinaison qui ne devait pas faciliter la marche des épreuves. Par contre, il ne naissait pas encore de ces difficultés diplomatiques et ethniques avec lesquelles l’Olympiade suivante devait nous familiariser. Tout de même la question des Dominions n’était pas de tout repos. Dès la rénovation des Jeux, l’Australasie (comme on disait alors) avait eu un représentant au sein du C. I. O. À cause de l’énorme distance, personne ne s’en était étonné, mais ni le Canada, ni le Sud-Afrique ne se différenciaient de l’empire britannique, et pourtant il était certain qu’à Londres leurs équipes voudraient à la fois se réclamer de l’empire et faire figure de nations distinctes. De là l’obligation de définir les juridictions territoriales en dehors du droit, mais sans trop en contredire les principes et en tenant surtout compte des réalités sportives. Le problème était fort complexe. Il ne fut pas résolu en une fois. Il fallait bien entendu faire des « cotes mal taillées ». On aura une idée de sa complexité par les considérations suivantes : Quel serait à Londres le statut d’un Canadien fixé en Angleterre ? Pourrait-il à son gré faire partie de l’équipe canadienne ou de l’équipe anglaise ? Que décider concernant les « natives », sujets anglais dans telle ou telle colonie britannique ? Et la règle