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mémoires olympiques

bles chœurs d’Haendel ». Cela n’avait pu s’arranger. C’est un de mes étonnements que la résistance apathique rencontrée pendant tant d’années à l’union des spectacles sportifs et du chant choral de plein air. Que sculpteurs et peintres aient hésité à franchir un seuil oublié s’excuse, mais que le public tarde tellement à goûter une alternance dont les beautés se complètent si bien passe l’entendement. Il y a pourtant une explication dans la déformation du goût et l’accoutumance à la virtuosité qui font que, de nos jours, le sens eurythmique d’ensemble est affaibli et que le développement de la virtuosité nous a habitués à la séparation des impressions sensorielles. L’éducation artistique populaire est à refaire. Je reviendrai sur ce point et sur mes efforts olympiques à cet égard.

Au point de vue artistique, Londres apporta d’autres déceptions. Les concours d’art dont la Royal Academy avait pris la direction ne purent finalement s’organiser. Au lieu de laisser aux concurrents éventuels le choix de leurs sujets, on avait prétendu le leur imposer. À quoi s’ajoutaient les réelles difficultés concernant le transport et l’exposition des maquettes pour la sculpture. Or, c’étaient justement les sculpteurs qui semblaient, cette première fois, le plus enclins à répondre à l’appel.

Autre déception pour les sports équestres. Tout cela d’ailleurs devait se trouver mis au point quatre ans plus tard à Stockholm. Par ailleurs, nous eûmes satisfaction sur bien des points. Le groupement des sports ne fut nulle part plus apparent. La piscine de natation avait été creusée dans le stade même et les plates-formes de lutte s’y dressaient également. La piscine, avec sa belle bordure de pierres taillées comme un