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Page:Coubertin - Mémoires olympiques, 1931.djvu/89

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mémoires olympiques

bassin de Versailles, possédait un dispositif ingénieux par lequel le plongeoir métallique s’élevait mécaniquement du fond et s’y repliait dans l’intervalle des concours, de façon à ne pas gêner la vue pour les courses pédestres.

Les épreuves gymniques eurent à Londres une place d’honneur et furent très goûtées des spectateurs. Pour beaucoup, c’était une révélation. Les gymnastes Scandinaves furent acclamés. « Birds, they are like birds (ce sont des oiseaux !) », s’écriait-on. Les épreuves d’escrime avaient lieu tout contre le Stade, sous des tentes gigantesques très bien décorées et parfaitement comprises au point de vue technique. Tous ces concours soulignèrent par leurs résultats le caractère international de l’institution. Les prix individuels de gymnastique revinrent à un Italien, un Anglais, un Français et deux Allemands. Les quatre pays Scandinaves l’emportèrent en gymnastique collective. La France et la Hongrie se partagèrent les lauriers d’escrime. Les lutteurs, au nombre de 68 concurrents, appartenaient à dix nationalités. Un Hongrois, un Finlandais, un Suédois et un Italien l’emportèrent.

Ce fut dans le domaine des « athletic sports » que la bataille anglo-américaine se concentra et on y apporta, de part et d’autre, une âpreté et un acharnement tels qu’on eût dit tous les souvenirs historiques réveillés et l’honneur national remis définitivement en cause. Hormis le concours de javelot gagné par le Suédois Lemming, les champions anglais et américains firent une rafle du reste. À noter pourtant un Sud-africain et un Canadien dans le nombre des lauréats. Le partage était assez flatteur pour satisfaire les amours-propres, mais il n’en fut rien. Quand les passions se trouvent surexcitées à ce point, des inci-