royauté ni même le récit des premières conquêtes de la République et des interminables guerres puniques qui en donneront une idée précise : ce seront plutôt la constitution rigide et sévère de la famille, le culte étroit et formaliste, l’administration stricte et pesante : tout cet édifice s’élève pièce à pièce, laborieusement et nous le désignons en général sous des termes impropres. Le terme de république perd vite sa signification, celui d’empire est long à prendre la sienne. Sans doute, au temps où le père de famille exerce sur les siens sa redoutable autorité et, peu soucieux des muses, enseigne à ses fils la sobriété, le silence et la modestie, au temps où les citoyens votent librement pour des magistrats intègres et s’équipent à leurs frais pour composer la légion, il existe une république, patricienne il est vrai, peu démocratique et dure aux plébéiens lesquels, plusieurs fois révoltés, tentent de la confisquer à leur profit. Mais plus de cent ans avant sa chute, cette république ne vit plus que de nom et la faible résistance du Sénat est impuissante à la sauver.
Le peuple romain s’est transformé. Il vivait de la petite culture : quand arrivent les grains de Sicile et d’Afrique, le blé tombe à bas prix ;