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Page:Coubertin - Notes sur l education publique, 1901.djvu/158

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notes sur l’éducation publique

soldat français est un hypnotisé, un suggestionné du génie, l’instrument d’une âme collective qui a supprimé son individualité en s’en emparant. Il accomplit des besognes étonnantes, il fait preuve d’une merveilleuse endurance, mais vienne à cesser le souffle qui le transportait, il est désorienté, déraciné : il erre à l’aventure, sans initiative, sans volonté. Lorsque à Waterloo, l’épopée prend fin, une paix s’établit qui sera à la fois durable et agitée parce que si les muscles des hommes sont las, leurs nerfs sont exaspérés. Le sang leur monte au cerveau et enfièvre les imaginations. Tout tourne en idées, en aspirations, en exaltations, en effervescences. Le peuple qui le premier retrouvera son équilibre parce que le premier il le cherchera, ce sera le peuple anglais et dans cette recherche d’équilibre, le sport tiendra une grande place.

Après avoir aimé et pratiqué certains jeux virils, les Anglais s’en étaient peu à peu détachés. Nous avons vu que leurs souverains les y avaient aidés. L’ordonnance tyrannique d’Édouard iii fut renouvelée en 1388 par