Page:Coudriet, Chatelet - Histoire de Jonvelle et de ses environs, 1864.djvu/322

La bibliothèque libre.
Aller à la navigation Aller à la recherche
Cette page n’a pas encore été corrigée

juillet suivant, Bornival surprend de nuit le Fayl-Billot et sonne lui-même le tocsin. La population éperdue se réfugie dans l’église, autour de son curé, Gaspard Carbollot. Ils sont cernés et pris, au nombre de cent vingt personnes ; puis les misérables restes du bourg sont mis au pillage et brûlés. De là les Allemands se jettent, en commettant les mêmes dégâts, sur Torcenay, Corgirnon, Chaudenay et Rosoy, où ils font de nouveaux prisonniers, entre autres le curé de Rosoy, Simon Parisel, et son neveu. Parisel demeura six semaines à Jonvelle, et il n’en sortit qu’après avoir payé soixante pistoles pour sa rançon, et huit pour sa nourriture. Trois semaines après (29 juillet), le sieur Chevillon et Fauquier d’Aboncourt, à la tête de six cents hommes détachés des garnisons de Dole, Gray, Jonvelle et Chauvirey, incendièrent un faubourg de Langres, et rentrèrent à Chauvirey avec plusieurs prisonniers et un grand butin[1]. On devine bien que les garnisons du Langrois rendaient à la Comté violences pour violences et couraient nos frontières avec les mêmes dévastations. Au nom de l’humanité, les parlements de Dole et de Dijon essayèrent de s’entendre pour la répression de ces ravages mutuels. Le marquis de Francières, gouverneur de Langres, s’étant présenté devant Gray avec cavalerie et infanterie, demanda que les courses fussent arrêtées, pour que l’on pût faire les semailles et les vendanges[2]. Mais toutes ces tentatives furent vaines et les hostilités continuèrent.

  1. Journal de Macheret.
  2. Corr. du parlem., B, 804. Dole, 28 août ; la cour au marquis de Saint-Martin.