Page:Coudriet, Chatelet - Histoire de Jonvelle et de ses environs, 1864.djvu/562

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Châteauvieux (près de Vuillafans, Doubs), 3 mars 1636. — L’archevêque Ferdinand de Rye à la Cour, au sujet de l’affaire précédente.

Messieurs, j’ay receu vos lectres du premier de ce mois, et les y joinctes de messieurs les marquis de la Force, de Gassion, de Mandre, d’Aboncour et bailly de Luxeul, ensemble des copies des responces faictes de vostre part auxdicts sieurs marquis et d’Aboncour, que j’ay treuvé contenir ce à quoy les affaires présentes nous obligent, et approuvé la prudente résolution y prinse et la diligence, y apportée, sans en attendre mon advis, vous priant en ainsi user en toutes semblables occasions pressantes, puisque je ne puis me rendre présentement auprès de vous sans intérest de ma santé, comme desjà je le vous ay signifié par aultres miennes précédentes.

Et sans doubte, si le sieur d’Aboncour et les habitans de Jonvelle se fussent conformé aux ordres que leur avoient esté donnez de ne laisser aulcungs gens de guerre audit Jonvelle, qui peust donner ombrage, l’on ne seroit pas maintenant en peine de donner satisfaction aux plainctes desdits sieurs marquis et de Gassion. Et partant lesdits sieurs d’Aboncour et habitans feront bien d’observer punctuellement à l’advenir ce que leur aura esté ordonné, et en avoir plus de soing que du passé.

Et cependant je treuvé bon l’ordre donné pour faire redoubler les gardes audit Jonvelle par les y retrahans, et d’y faire entrer promptement les cent hommes que luy avoient esté mandé de tenir approchez, et de faire payer leur solde par l’amodiateur Grosjean. Et pour ce il me semble avec tous qu’il ne convient pour le présent grossir les compagnies de cavalerie commandées par ledit sieur de Mandre, ny les tenir tant approchées des troupes françoises, pour les raisons contenues en vos dictes lectres ; car encor que ledit sieur de Mandre soit assez prévoyant, il est fort difficile de retenir des soldats qui ont envye de rencontrer les occasions de faire quelques butins. Et serois estonné comme il s’est rendu audit Jonvelle avec sa troupe, sur lectres dudit sieur d’Aboncour, sans nous en préadvertir ; n’estait qu’il ayt estimé la diligence y estre requise et lu danger fort éminent.