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Page:Coullet et Juglar - Extraits des enquêtes parlementaires anglaises sur les questions de banque, 1.djvu/41

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ou que, du moins, elle ne saurait longtemps dépasser cette limite. La différence réelle du change, résultant de l’état du commerce et des payements ne peut jamais descendre au-dessous de la somme des frais de transport, y compris l’assurance. La vérité de cette assertion est si entière, si uniformément reconnue par tous les hommes pratiques faisant autorité, à la fois dans le monde commercial et dans le monde politique, que votre Commission la considérera comme indiscutable.

Elle a remarqué cependant que ce prix de transport et la prime d’assurance pouvaient se trouver élevés au-dessus de la somme qu’ils atteignent dans les temps de guerre comme celui-ci, par les circonstances particulières qui empêchent l’intercourse entre notre pays et le continent d’Europe. Que cette élévation des frais abaisse proportionnellement la limite à laquelle peut descendre le taux du change, c’est ce que pourrait démontrer la baisse anormale du taux du change actuellement. Votre Commission a dirigé, en conséquence, son enquête sur ce point.

Le négociant qui a déjà été mentionné comme particulièrement mêlé aux transactions entre notre pays et le continent, a déposé devant votre Commission que le prix actuel du transport de l’or de Londres à Hambourg, indépendamment de la prime d’assurance, était de 1,5 à 2% ; que le risque étant très-sujet à varier d’un jour à l’autre, il n’y avait pas de prime déterminée : mais il estimait le risque moyen pour les quinze mois qui avaient précédé le moment où il parlait, à 4% environ, ce qui mettait le coût total du transport de l’or de Londres à Hambourg, pendant ces quinze mois, avec ce risque moyen, à 5,5 ou 6%. M. Abraham Goldsmidt a dit que dans les cinq ou six derniers mois de l’année 1809, le prix du transport de l’or pour la Hollande avait varié extraordinairement, de 4 à 7% tout compris, aussi bien les risques que les frais de transport. Il ressort de l’enquête faite par les commissions sur les affaires de banque en 1797 que le prix de transport des espèces de Londres à Hambourg, à cette époque de guerre, était évalué, en y comprenant tous les frais ainsi qu’une prime moyenne d’assurance, à un peu plus de 3,5%. Il est donc évident que par suite des circonstances particulières de la guerre actuelle et des difficultés énormes de l’intercourse avec le continent, le prix de transport des métaux précieux de notre pays sur le continent est devenu non-seulement plus variable qu’autrefois, mais surtout qu’il a considérablement augmenté. On remarque cependant que, sur une moyenne du risque pendant la