Page:Courant - En Chine, mœurs et institutions, hommes et faits, 1901.djvu/263

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rendre dans les chemins de fer, les mines, les usines, la poste qui doit être réorganisée, celui qui sera familier avec les idées et le langage des indigènes ? Quelques jeunes Français sachant le chinois ont été engagés pour la ligne de Péking à Han-kheou : à brève échéance, il en faudra d’autres de tous côtés. Dans un ordre d’idées bien différent, ne serait-il pas utile aux missionnaires catholiques qui sont en majorité français, qui sont soutenus par l’œuvre française de la Propagation de la Foi, ne leur serait-il pas utile d’étudier avant de partir, et la langue, et les idées religieuses, et la coutume avec la loi, du pays qu’ils vont évangéliser ? Et encore, au point de vue de la science pure, ne faut-il pas développer l’étude de la langue chinoise, alors que la civilisation de la Chine nous offre des faits sociaux si curieux ? Nous ne sommes plus dans les jours des invasions mongoles, mais les conséquences économiques de la crise actuelle, les moyens qui devront être employés pour en empêcher le retour, préoccupent toutes les Puissances. Il faudra prévoir, il faudra agir ; c’est dire que, plus que jamais, on aura besoin d’hommes connaissant le pays, les mœurs, la langue, capables comme fonctionnaires, ingénieurs, négociants, de servir de trait d’union entre le monde de civilisation chrétienne et le monde de civilisation chinoise.


iii


Jusque vers la fin de 1899, les études relatives à l’Extrême-Orient étaient en France l’apanage de trois établissements, le Collège de France, l’École des Langues orientales vivantes, l’École coloniale. Sur le premier, consacré à