mais, en gros c’étoit là le sens, et vous vous en souvenez. Ne craignez rien, monsieur ; ceci ne peut vous compromettre. Vous ne m’écoutâtes point ; vous portâtes la main sur la fatale tache : mal vous en a pris ; mais enfin votre conduite prouva que vous pensez toujours bien des gens en place, quelle que soit leur place. Vous pouvez donc convenir, sans vous brouiller avec personne, que je vous avertis de ce qui vous arriveroit, et vous en conviendrez, car on aime la vérité quand elle ne peut nous nuire.
Vous voyez, monsieur, que dès-lors j’avois deviné leur malin vouloir : j’ignorois encore ce qu’ils méditoient ; mais je le savois quand je refusai ma copie à M. Furia.
Pour comprendre l’importance que nous y attachions l’un et l’autre, il faut savoir comment cette copie fut faite. Le caractère du manuscrit m’étoit tout nouveau : MM. Furia et Bencini l’ayant tenu assez long-temps pour en avoir quelque habitude, me dictoient d’abord, et j’écrivois ; et en écrivant, je laissois aux endroits qu’ils n’avoient pu lire dans