Page:Courouble - L'étoile de Prosper Claes, 1930.djvu/156

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Vergust », « cet excellent Vergust » ; comme le paysan d’Athènes, il l’eût volontiers proscrit, en inscrivant son nom fut-ce sur une simple écaille de moule, tant ces éloges sempiternels lui étaient insupportables. Pourtant, la pensée de voir un jour la consternation du poussah, lorsqu’il apprendrait l’inclination du glorieux fils De Bouck pour Hortense, apaisait parfois sa haineuse rancune. Car il ne doutait pas que le tripier, après le départ inopiné du fils Lavaert, n’eût tout de suite reporté ses vues sur le jeune médecin. Aussi, essayait-il de le faire parler.

Un soir que ces ennemis intimes venaient de quitter le charbonnier et s’attardaient encore dans la rue, la conversation tomba tout naturellement sur l’oculiste et le brillant avenir qui lui était réservé.

— Ce qui est bien chez ce garçon, dit le sellier d’un air détaché, c’est qu’il n’oublie pas ses connaissances… Voulez-vous croire que dans sa dernière lettre il a dit à sa mère qu’elle doit nous faire beaucoup de compliments ?

— Tiens, fit le tripier, De Bouck ne m’a pas causé de ça…

— Ça se comprend, M. Victor a seulement parlé de nous… Il a même demandé si Hortense avait toujours du goût pour le chant et le piano…

Vergust s’était arrêté pour souffler selon son habitude et, appuyé sur son gourdin, une jambe croisée sur l’autre dans une pose d’Incroyable :

— Eh bien ! il en a du temps pour penser à ça !