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LE MARIAGE D’HERMANCE

M. Dujardin, satisfait de son exorde, fit une pause, regarda son fils comme pour l’engager à répondre. Mais celui-ci demeura impassible, les yeux obstinément fixés sur une bougie brune et torse qui servait à fondre la cire.

— Oui, mon ami, poursuivit alors le grand seigneur en abandonnant son coupe-papier pour jouer avec un cachet d’argent dont le manche représentait le buste de Marie-Antoinette, vous avez déçu, sans le vouloir, nos légitimes espérances. Mais, de ce que je me sois résigné à la médiocrité de vos aspirations et que je vous aie permis de vivre à votre fantaisie, vous auriez tort de croire que je me suis complètement désintéressé de votre avenir. Non, je n’oublie pas mes devoirs. Écoutez-moi : vous avez atteint vingt-six ans, un âge où le jeune homme peut raisonnablement songer au mariage. Or, notre plus vif désir à