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Page:Courouble - Le roman d'Hippolyte (La famille Kaekebroeck), 1927.djvu/13

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LE ROMAN D’HIPPOLYTE

Pour la Philosophie, elle lui semblait seulement un bon exercice à penser et à contredire, lorsqu’on avait le temps ; d’ailleurs, aucun système qui ne lui parût insuffisant, puéril par quelque côté.

À vingt ans, son évolution intérieure était terminée. En matière religieuse, il n’avait plus aucune inquiétude d’opinion. Émancipé, mais nullement impie ou intolérant, il s’interdisait de convertir personne. La foi sincère l’étonnait simplement sans l’irriter ou provoquer sa moquerie. On dit qu’elle a des ailes : il pensait que ce sont des ailes collées, pareilles à celles d’Icare et qui se détachent, comme elles, à la chaleur de la science.

Il croyait fermement au juste, au vrai, au beau. Les positivistes le persuadaient volontiers, ce qui n’empêche qu’il était un peu « cousinien » et que sa raison, dès lors, n’eût à plaider souvent contre l’incurable espérance d’une âme sensible, sujette à la contemplation et pleine de jolis rêves…

Le jeune homme s’était beaucoup « développé » comme on dit, durant sa dernière année d’études ; les nouvelles méthodes d’éducation physique inaugurées dans les lycées français y étaient sans doute pour quelque chose.

Un léger duvet ombrait ses joues et sa moustache brune était déjà bien dessinée. Sa taille