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IV


À mesure que nous approchions des côtes d’Espagne, la tempête diminuait de violence ; le soir du troisième jour, nous étions en bonace, comme disent les marins.

La table du dining-room réunit aussitôt une vingtaine de passagers qui firent honneur au repas. J’avoue que leur mine n’avait rien de florissant ; on voyait qu’ils avaient été fortement remués ; ils étaient pâles, hâves, quelques-uns jaunes comme une rivière après un orage.

Ils causaient peu et mangeaient avec voracité ayant bon besoin de se refaire après trois jours de jeûne. Il est vrai