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LES DEUX CROISIÈRES

Le jeu avait repris, mais je n’y apportais plus aucune ardeur, l’entretien de Reynaud avec sa partenaire recommençant de plus belle. Bientôt, je me dispensai même de suivre les coups et me rabattis sur Mrs Clift :

— Eh bien, dit-elle, que pensez-vous du spleen de M. Reynaud ?

— Ma foi, m’écriai-je, comment donc avez-vous fait ?

— Oh, reprit-elle en riant, j’ai beaucoup moins de mérite à cela que vous ne pensez…

Et, sans ambages, elle me conta qu’en nous quittant hier soir, elle avait traîtreusement entraîné Reynaud dans le saloon où les dames, qui n’avaient osé s’aventurer dans la salle à manger, s’étaient réunies pour un tea. Elle leur avait présenté son cavalier qui, d’abord très ému, avait peu à peu recouvré de l’aplomb pour se laisser aller au charme d’une causerie d’autant plus attrayante