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Mme KAEKEBROECK À PARIS

— Mais, mon pauvre Hippolyte, tu es fou ! Je suis une vieille maman, moi ! Je t’aime beaucoup, mais je t’aime comme un grand fils !

— Je ne veux pas ! Je ne veux pas ! s’écria-t-il avec emportement, j’aime mieux alors que vous me détestiez !

Elle essaya d’être grave :

— Voyons, sois gentil, calme-toi. Tu me fais beaucoup de peine, tu sais ! Retournons auprès d’Adolphine…

Il se taisait, courbé sous son désespoir. Elle l’entraîna :

— Je le vois bien maintenant… Il est bon que tu partes. Le collège changera tes idées. Si, si ! Et quand tu reviendras à la Noël, tu seras comme un petit français. Tu te moqueras de toi et de moi !

Il eut un geste de protestation ; mais elle n’y prit pas garde, continua de le sermonner doucement. Ses paroles tendres et raisonnables étaient comme une pluie fine qui tombait sur les braises de son amour.