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Mme KAEKEBROECK À PARIS

Ils étaient arrivés dans un petit chemin désert qui dévale entre une haie et un versant planté d’ifs et de buis. L’odeur funèbre de ces arbustes impressionna le jeune homme :

— Je mourrai là-bas, dit-il sombrement.

— Veux-tu bien te taire, méchant garçon ! D’abord si tu meurs, je ne t’aime plus !

Cette menace ironique parut l’émouvoir :

— Si encore, dit-il, vous me permettiez de vous écrire quand je serai trop triste…

— Eh bien c’est ça, il faut m’écrire…

Et d’un petit doigt malicieux :

— Mais tu sais, prends garde, Ferdinand lit toutes mes lettres…

— Ne vous moquez pas, supplia-t-il.

En même temps, il lui saisit les mains car les minutes étaient rapides et leur tête-à-tête allait brusquement cesser :

— Est-ce que je ne puis pas vous embrasser avant de partir ?

— Mais oui, j’espère bien que tu viendras nous dire au revoir…