Ils étaient arrivés dans un petit chemin désert qui dévale entre une haie et un versant planté d’ifs et de buis. L’odeur funèbre de ces arbustes impressionna le jeune homme :
— Je mourrai là-bas, dit-il sombrement.
— Veux-tu bien te taire, méchant garçon ! D’abord si tu meurs, je ne t’aime plus !
Cette menace ironique parut l’émouvoir :
— Si encore, dit-il, vous me permettiez de vous écrire quand je serai trop triste…
— Eh bien c’est ça, il faut m’écrire…
Et d’un petit doigt malicieux :
— Mais tu sais, prends garde, Ferdinand lit toutes mes lettres…
— Ne vous moquez pas, supplia-t-il.
En même temps, il lui saisit les mains car les minutes étaient rapides et leur tête-à-tête allait brusquement cesser :
— Est-ce que je ne puis pas vous embrasser avant de partir ?
— Mais oui, j’espère bien que tu viendras nous dire au revoir…