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Mme KAEKEBROECK À PARIS

Joseph s’emportait sans doute avec trop de vivacité et manquait de patience. Il en convenait après coup avec lui-même, regrettait ses durs sarcasmes en se promettant toujours d’user la prochaine fois de plus d’indulgence. Mais c’était plus fort que lui : l’horrible jargon que son fils rapportait de l’école, ce jargon aggravé de quel croassement ! faisait monter à son cerveau des bouffées de colère qui le sortaient de sa peau.

Oui, il était révolté d’entendre parler de cette manière ; il en souffrait physiquement. Il avait cru longtemps que cette langue et cet accent, c’était une maladie de la bouche dont on mourait.

Certes, il comprenait que ces écoliers, hésitant entre les patois français et flamand, ne prissent pas encore la peine de se décider pour l’un ou l’autre et qu’ils les mélangeassent tous deux dans un dialecte de Yahou, horrible à dégoûter les singes.