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Mme KAEKEBROECK À PARIS

statuettes de plâtre, dont les pluies avaient écaillé l’épiderme et délavé le brutal coloriage, s’harmoniaient à la teinte rousse des massifs de seringa, au feuillage lustré des houx et des aucubas. Au milieu de la pelouse, ravagée et pourrie par les averses, la boule de verre étamé avait subitement retrouvé son éclat ; de nouveau, elle brillait sur sa crinoline de fer, reflétant en miniature, avec les déformations de son miroir convexe, la blanche maison, les chemins rectilignes, les rocailles, les « postures » et la soudaine floraison, l’explosion rose de tout un rang de pêchers palissés contre la muraille.

Dans le ciel d’un azur laiteux, les compagnies de pigeons avaient repris leur volée ; à droite, par dessus les toits moirés de lumière, la girouette de la Maison de l’Armateur faisait étinceler son vaisseau d’or, immobile à présent et comme en panne dans l’espace.

Des fumées s’élevaient molles et gracieuses,