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Mme KAEKEBROECK À PARIS

congratulaient et causaient de leurs affaires, le jeune homme attirait doucement la jolie bonne sous une espèce d’appentis qui servait à remiser des formes et là, dans l’obscurité propice, prenant la tête blonde de Léontine dans ses mains, il l’amenait contre ses lèvres auxquelles la belle fille, défaillante, laissait tout de suite se souder les siennes. Et les amants, enlacés, bouches fondues l’une dans l’autre, goûtaient un instant céleste.

Elle se dégageait la première, soit par force d’âme, soit par honte de sa langueur :

— Mon Dieu, si on le saurait !

Il se moquait bien de cela :

— Encore une baise, une seule, la dernière…

— Non, non, vous verrez qu’on se fera une fois attraper…

Mais il insistait si tendrement qu’elle lui cédait de tout son cœur. Et cette dernière « baise » durait délicieusement, devenait la pénultième, et même l’antépénultième.