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Mme KAEKEBROECK À PARIS

écriture fébrile leurs carnets à souche, distribuant des feuillets, criant le prix des achats :

— Caisse soixante ! Caisse vingt-cinq ! Caisse un franc dix !

Et sans relâche, des dames trônant dans de petites loges vitrées répondaient par un coup de timbre, faisaient sonner l’argent sur les trébuchets de marbre.

L’atmosphère était lourde. À cette odeur fade, spéciale aux bazars, composée des émanations de la maroquinerie et du savon à bon marché, se mêlait le relent de la populace peu débarbouillée en hiver et dont les vêtements confits de crasse, les cheveux poisseux et humides dégageaient une sorte de bouquet phosphorique, violent aux narines comme l’effluve d’un flacon de sels.

Dans cette foule brutale, nos amis furent séparés à diverses reprises. Ils se retrouvèrent tous les quatre devant le comptoir de la parfumerie.

— Les jouets sont au premier étage, dit Joseph, montons vite…