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Mme KAEKEBROECK À PARIS

sa tasse sur un guéridon et se jetant aux genoux de la jeune femme :

— Oh, Madame Thérèse, s’écria-t-il dans le désordre de ses mèches éplorées, si vous saviez comme j’ai été malheureux pendant ces trois mois ! Je ne pensais qu’à vous… Vous m’aviez dit : « à Noël » et j’attendais Noël de tout mon cœur ! Et voilà que ce soir c’est Noël ! Et tantôt, vous ne m’avez seulement pas embrassé en me revoyant et vous me dites « vous » ! C’est affreux, vous savez ! Alors, vous ne m’aimez plus ? Oh moi, je n’ai pas changé. Moi, je vous aime toujours comme lorsque j’étais petit et que vous me preniez sur vos genoux…

C’était la palpitation de l’amour. Sa passion, longtemps contenue, débordait en paroles ardentes et naïves. Il dit comment son cœur se morfondait en soupirs. Il dévida son chagrin, raconta ses trois mois d’exil en détail ; les moindres incidents de sa vie de lycéen le ramenaient à son amour.