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Mme KAEKEBROECK À PARIS

Ses beaux yeux avaient le feu sombre de la passion profonde. Sa voix bien timbrée vibrait d’émotion et les mots coulaient de ses lèvres comme une belle eau pure.

Muette, immobile comme une statue, Thérèse ne résistait plus au charme de ce langage qui l’émouvait par sa sonorité neuve, son tour vif, imprévu, et l’enveloppait des effluves vertigineux de la tendresse passionnée Elle avait laissé tomber son éventail et fixait sur le jeune homme des yeux sérieux et rêvants ; il lui inspirait décidément un délicieux intérêt de cœur. Mais le passé lui faisait mirage ; elle s’imaginait qu’Hippolyte était redevenu l’enfant de jadis qui jouait à ses pieds, au bord de sa robe de jeune fille…

Elle lui abandonnait ses mains qu’il pressait pourtant avec une force virile et mordait presque d’une adoration sensuelle, gloutonne.

Et quand il se redressa tout à coup et qu’elle le vit abaisser son visage vers le sien, elle ne fit aucun geste pour échapper à son