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VI
PRÉFACE

ceux de mes lecteurs qui apprécient les tableaux d’époque. Ils y trouveront des portraits crayonnés de main de maître, et, quoique ces esquisses soient pour la plupart du temps tracées sur des portes de casernes et sur des murs de cabarets, ils n’y reconnaîtront pas moins, aussi ressemblantes que dans l’histoire de M. Anquetil, les images de Louis XIII, d’Anne d’Autriche, de Richelieu, de Mazarin et de la plupart des courtisans de l’époque. »

Il nous a semblé qu’une réimpression des véritables « Mémoires de M. d’Artagnan », qui sont pour ainsi dire introuvables, offrirait un intérêt spécial aux lecteurs, alors que le goût général se porte, non sans bonnes raisons, sur les ouvrages originaux, les relations écrites par les témoins oculaires des faits qu’ils rapportent. On a exhumé, depuis quelque temps, une large provende de cette littérature, dans laquelle on retrouve le frisson de la vie et la sincérité vécue. Les « Mémoires de M. d’Artagnan » méritent de tenir une bonne place parmi ces ouvrages ; ils feront la joie des gens qui apprécient « les tableaux d’époque », comme l’écrivait Alexandre Dumas. Ils offrent, en outre, cette curiosité singulière qu’ils permettent de saisir sur le vif les procédés de composition d’un maître. Jamais, en effet, le travail de l’imagination, s’exerçant sur un canevas de faits réels, ne s’est décelé plus ouvertement.

Dans les Mémoires que nous publions, d’Artagnan arrive à Paris sur la fin du règne de Louis XIII, au