Page:Cousin d’Avallon - Diderotiana.djvu/161

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que l’on chemine, et lorsque le chemin est long on se trouve à un intervalle immense de celui qu’il faut suivre. Qu’il est alors difficile de retrouver la véritable voie !

Une très-longue vie ne serait qu’une ligne à serpentemens et à inflexions, qui couperait en différens points la ligne de la vertu qu’on quitterait pour la reprendre, et qu’on reprendrait pour la quitter.

Il n’en est pas ainsi de l’homme passager et momentané ; lorsqu’il a suivi le vrai chemin il n’a plus ni le temps ni la force de s’égarer ; tous les penchans vicieux s’affaiblissent en lui ; ses intérêts le touchent peu ; l’aiguillon des passions est émoussé : la vertu, s’il a bien vécu, est devenue son habitude ; il craint de se démentir ; il tient à son caractère et à la considération publique dont il jouit ; il persiste dans ses principes d’honnêteté.