Page:Couturat - Le principes des mathématiques, La Philosophie des mathématiques de Kant (1905) reprint 1980.djvu/311

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être achevée » (A. 430-32, B. 458-60). On retrouve ici l’immixtion malencontreuse et illégitime de l’idée de temps, soit dans le nombre, soit même dans la grandeur. On peut donc dire que Kant introduit lui-même dans la notion d’infini la contradiction qu’il croit y découvrir, et lui retourner le reproche qu’il adressait avec raison aux finitistes de son temps (et de tous les temps) : « Confingunt nempe talem infiniti definitionem, ex qua contradictionem aliquam exsculpere possint ». Dans tous les cas, les antinomies procèdent, non des notions propres de l’espace et du temps, mais uniquement de la notion de l’infini qu’on leur applique ; on ne peut donc rien en conclure touchant l’idéalité de l’espace et du temps. On ne peut en conclure, selon nous, qu’une chose : c’est que Kant s’est fait un concept contradictoire de l’infini, parce qu’il introduit arbitrairement la notion de temps dans le nombre et dans la grandeur ; c’est par conséquent une réfutation indirecte de sa philosophie des mathématiques.

CONCLUSIONS.