Aller au contenu

Page:Crébillon (Fils) - Le Sopha.djvu/142

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
138
LE SOPHA

qu’elle) ; vous êtes, au vrai, d’une folie qui ne ressemble à rien ; et à propos de quoi être seuls, s’il vous plaît ?

— « Il me semble, répondit froidement Mazulhim, que cette conversation n’empêchait pas de s’amuser, que cela était convenu entre nous.

— « Convenu ? dit-elle ; quel conte ! Où avez-vous donc pris cela ? Je n’en ai pas dit un mot, je vous jure ; après tout, cela m’est égal, et je saurai bien vous contenir. Ah ! pour cela, laissez donc ! vous avez des façons singulières…

— « Pas trop ; il me semble que je ne suis pas plus singulier qu’un autre. D’ailleurs, étant ensemble comme nous y sommes, je dois croire que je n’outre rien. Ah ! Zulica ! ajouta-t-il, vous qui avez du goût, dites-moi ce que vous pensez de ce plafond !

— « C’était à cela que je rêvais, dit-elle ; je le voudrais moins chargé de dorure. Tel qu’il est, je le trouve pourtant fort beau ! ajouta-t-elle, en s’asseyant sur ses genoux, et, selon toutes les apparences, ce n’était pas pour le déranger. — Quand j’y pense, reprit-elle, il faut que je sois bien folle pour croire que vous me serez fidèle, vous qui ne l’avez encore été à personne.

— « Ah ! ne parlons pas de cela, répliqua-t-il en s’occupant toujours, et (grâce aux bontés de Zulica) fort commodément ; vous