Page:Crébillon - Théâtre complet, éd. Vitu, 1923.djvu/408

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Je n'entrevois ici que projets pleins d'horreur.

Darius.

Ah ! c'est trop m'outrager, il faut qu'à ma fureur...

Amestris.

Arrêtez, gardez-vous d'oser rien entreprendre ;
Je ne sais quelle voix vient de se faire entendre,
Mais d'effroyables cris sont venus jusqu'à moi,
Tout mon sang dans mon cœur s'en est glacé d'effroi.

Artaxerce.

Tremble ; c'est à ce bruit qui t'annonce mon père,
Qu'il faut... Va, malheureux, évite sa colère.
Que vois-je ? Quel objet se présente à mes yeux ?
Artaban, est-ce vous ?

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Scène VII

Artaxerce, Darius, Amestris, Artaban.
Artaban.

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Ô dieux ! Injustes dieux !

Artaxerce.

Quel horrible transport ! Expliquez-vous, de grâce.
Dans ces augustes lieux qu'est-ce donc qui se passe ?

Artaban.

Grands dieux, qui connaissez les forfaits des humains,
À quoi sert désormais la foudre dans vos mains ?
Souverain protecteur de ce superbe empire,
Âme de l'univers, par qui seul tout respire,
Ne dissipe jamais les ombres de la nuit,
Si tu ne veux souiller la clarté qui te suit !
Dès que de tels forfaits les mortels sont capables,
Ils ne méritent plus tes regards favorables.

Artaxerce.

D'où naît ce désespoir ? Quel étrange malheur !...

Artaban.

Ah ! Seigneur, est-ce vous ? Ô, comble de douleur !
Hélas ! Mon roi n'est plus.

Artaxerce.

Il n'est plus ?...

Darius.

Ô, mon père !

Amestris.

Qu'un trépas si soudain m'annonce un noir mystère !

Artaban.

Seigneur, Xerxès est mort ; une barbare main