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journal du siège de paris.

léon au palais municipal, surgissent, comme d’une boîte à surprise, au milieu des émeutiers, qui sont bientôt entourés et désarmés. On laisse sortir les auteurs de cette algarade sans les molester, et Flourens, monté sur son cheval de bataille, retourne tout penaud à Belleville avec ses hommes, qui n’ont plus de fusils, mais qui font un nez long comme d’ici à demain. On ne fait pas d’arrestations afin de ne pas donner, dans ce temps où l’union est si nécessaire, un prétexte à M. Blanqui et Cie pour se poser en martyrs et pour exciter leurs partisans à la guerre civile. Les décrets de ce gouvernement qui a duré dix heures sont annulés par les hommes du 4 septembre, réinstallés à quatre heures du matin. E finita la comedia. Comme je n’ai pas été témoin de cette déplorable et ridicule aventure, je ne puis vous envoyer d’autres détails que ceux que je copierais dans les journaux. Il est donc beaucoup plus simple de vous envoyer ces journaux, qui vous parviendront en même temps que ces lignes quand nous serons débloqués. Quand ? Dieu seul le sait. Les journaux officieux, en parlant de la défaite des émeutiers, disent que force est restée à la loi. Il me semble plutôt que force est restée à la force. Jules Favre, entouré par les partisans de la commune qui le tenaient prisonnier, leur reprochait de vouloir renverser le gouvernement du 4 septembre par la violence. Et vous, lui a-t-on répondu, est-ce que ce n’est pas par la violence que vous avez renversé l’empire ? On ne dit pas ce que Jules Favre a répondu. À l’heure