Page:Crémieux et Halévy, Le Pont des soupirs - 1868.djvu/18

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grâce treize cent vingt et un, et quand on aime la femme de son ami absent, voilà comment on se débarrasse de ses rivaux !

Catarina, à Malatromba.

Misérable !… C’est ainsi que tu crois vaincre ma résistance !… Crois-tu donc que c’est en marchant sur des cadavres que tu arriveras jusqu’au cœur de Catarina !… Je te hais !… Lâche !…

Baptiste, à part.

Très-bien !… très-bien !… très-bien !…

Malatromba.

Je connais votre opinion sur moi !… Et si je suis venu vous chanter cette barcarolle, c’est une pure concession à la couleur locale… Mais rien ne me coûtera pour me venger de vos froideurs !… J’ai maintenant un otage entre les mains… Dans une heure, j’aurai l’honneur de me présenter à votre boudoir olive… et c’est en grande partie de votre tenue à mon égard que dépendra la vie de ce gentilhomme !…

Catarina.

Lâche !… lâche encore !

Malatromba, aux sbires.

Jamais !… Ne le lâchez pas !… Qu’on l’entraîne et que les sombres plombs de Venise se referment sur lui ! Allez ?…

Cornarino et Baptiste gagnent tout doucement le fond à droite.
Catarina.

Amoroso !…

Amoroso.

Catarina !…

On entraîne Amoroso par la droite. — Catarina se laisse aller comiquement sur la balustrade du balcon, la tête et les bras pendants au dehors.

[1] Malatromba.

Tremble, Catarina, tremble de pousser à bout un homme

  1. Catarina, Malatromba, Baptiste, Cornarino.