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Scène V

CORNARINO, BAPTISTE.
Cornarino, se levant ainsi que Baptiste et s’élançant sur les traces de Malatromba.

Infâme !… traître et parjure !…

Baptiste, l’arrêtant.

Pas d’imprudence, monsieur !… et ne crions pas tant que cela !

Cornarino.

Mais tu n’as donc pas entendu ce qu’a dit cet homme ?… Dans une heure, il sera aux pieds de Catarina… de ma femme, dans mon appartement… chez moi !… Comprends-tu ?

Baptiste.

Oui, monsieur… très-bien !… Mais du calme, au nom du ciel !…

Cornarino.

Du calme !… Voilà bien de mes gens qui ne sont pas mariés !

Baptiste.

Je le serais… que je dirais la même chose… D’ailleurs, mon père l’était.

Cornarino.

Et mon plus cruel ennemi est mon ami intime, mon cousin Fabiano Fabiani Malatromba !

Baptiste.

C’est d’un cousin…

Cornarino.

Oh !… à ce nom, à cette idée, toute ma colère me reflue au cœur !… Oh ! cet homme n’entrera pas là, ou, sur mon âme, sur ma part d’éternité, il m’y trouvera !…

Baptiste.

Qu’allez-vous faire, monsieur ?