Page:Crémieux et Halévy, Le Pont des soupirs - 1868.djvu/88

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Cornarino.

Au trépas !

Malatromba, se levant et allant à lui.

Voyons, vous vous y attendiez, n’est-ce pas ?… Mais écoutez… Une fois ce point capital réglé… j’ai intercédé pour vous, mon cousin, et j’ai obtenu qu’on serait coulant sur les détails… D’abord, vous pourrez emmener Baptiste.

Baptiste, avec crainte.

Qu’est-ce que vous entendez par emmener Baptiste ?

Malatromba, avec un geste significatif allant à Baptiste.

Couic… tu verras cela, mon ami… couic…

Baptiste.

Ah ! mon Dieu !…

Malatromba, retournant à Cornarino.

Ce n’est pas tout… Le Conseil a décidé, et cela est flatteur pour vous, qu’on vous laisserait le choix du supplice, ce qu’on n’a pas fait, remarquez-le, pour Marino Faliero…

Il va se rasseoir.
Magnifico, avec des larmes dans la voix.

C’était mon oncle !…

Le chef des Dix, à Cornarino.

Voyons, quel genre de supplice vous serait le plus agréable ?

Cornarino.

Mon Dieu, j’aimerais assez les infirmités que la vieillesse mène après elle.

Malatromba.

Vous sortez de la question… autre chose…

Le chef des Dix.

Passez-lui la carte des supplices.