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Page:Crépet - Charles Baudelaire 1906.djvu/156

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Cette production active, sa collaboration à la Revue contemporaine et à la Revue française avaient amélioré la situation pécuniaire du poète. Il y eut, à cette date, une courte trêve aux difficultés que sa pauvreté lui suscitait sans relâche. Déjà, le 3 novembre 1858. il avait pu écrire à Poulet-Malassis :

« Je prépare toujours ma double installation nouvelle ; car, alors je réparerai seize ans de fainéantise. La rue Beautreillis et Honfleur. Je suis allé voir le local. Il est perché au-dessus de la mer, et le jardin lui-même est un petit décor. Tout cela est fait pour l’étonnement des yeux. C’est ce qu’il me faut (1).

A. Lafond, demeura en la possession de Poulet-Malassis jusqu’à sa mort (1878). Le célèbre éditeur avait possédé longtemps un autre portrait de son ami, — celui de Courbet (qu’a reproduit le Charles Baudelaire d’Asselineau) — acquis pour 500 francs du maître d’Ornans, en 1858, et dont ses embarras financiers l’obligèrent à se défaire. Manet, qui professait pour Baudelaire autant de reconnaissante amitié que d’admiration, eut désiré vivement acquérir ce portrait : il offrit à Malassis de le lui échanger contre un tableau de lui : « une femme en costume de majo, couchée sur un divan rouge… » qu’a gravée Bracqucmond. Mais l’éditeur, trop pressé d’argent pour pouvoir accepter cette offre, céda la toile pour 3. 000 fr. à M. de Bryas. Elle est aujourd’hui au Musée de Montpellier. Il en est plusieurs fois question dans les lettres données à l'Appendice.

(1) La maison de Mme Aupick à Honfleur. Une lettre, écrite par elle à Asselineau, en 1868 ou 1869 (sa correspondance porte rarement l’indication du millésime), contient sur ce logis quelques détails intéressants : « Il faut que vous connaissiez ces lieux que Charles a habités, qu’il aimait et qu’il appelait la maison-joujou, tant c’est petit ! Le général avait fait bâtir ceci simplement comme