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Page:Crépet - Charles Baudelaire 1906.djvu/194

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sur ce point, toute solidarité avec son éditeur, il res lait fidèle à l’aimable compagnon qui lui avait naguère rendu de grands services et dont le commerce le consolait de sa solitude intellectuelle, à Bruxelles.

laire sur ce chapitre. Il le faut croire du moins, puisque nous le voyons notamment, dans sa correspondance, remercier Poulet de l’envoi d’un conte plus que grivois de Yoisenon. Mais un jour Malassis eut la malencontreuse idée de joindre à ses derniers livres erotiques quelquesuns des pamphlets politiques qui s’imprimaient alors à Bruxelles, — dont les Propos de Labiénus sans doute, — et qui, prohibés plus sévèrement encore que tout le reste, étaient recherchés alors avec la convoitise particulière qu’excite le fruit défendu. Cette fois, le prudent SainteBeuve s’alarma, et son secrétaire, M. Troubat, fut chargé d’adresser au trop obligeant expéditeur d’amicales remontrances :

Ce 11 janvier 1866.

« Mon cher ami, tout d’abord M. Sainte-Beuve, en vous remerciant beaucoup, vous supplie de ne plus user de la voie du ministère. Le dernier envoi n’a été délivré que sur déclaration exacte du contenu et après ouverture. La seule voie sûre, pour ne pas être ouvert, est celle des ambassades… Dans tous les cas, il vous prie expressément de n’envoyer rien de Rogeard et de ne mêler absolument rien de politique : c’est déjà bien assez des grivoiseries de Voisenon. — Il m’explique à merveille comment ce qu’il a droit de réclamer de la complaisance du ministère, à titre de bibliophile, n’a plus aucun lieu ni aucune justification dès qu’il s’agit de livres politiques auxquels l’entrée du pays est interdite. Tête toute poétique et tout artiste, imprimez-vous bien cela dans l’esprit. »

Baudelaire fait allusion à cet incident, — qui d’ailleurs ne troubla pas l’harmonie des rapports de ses deux amis, — dans sa lettre du 16 février 1866.