Page:Crépet - Charles Baudelaire 1906.djvu/193

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(( Je m’ennuie mortellement. Il n’y a ici qu’une seule personne que je puisse voir avec plaisir, et elle demeure au diable, à l’extrémité d’un faubourg (i). »

En effet, à part Félicien Rops, avec lequel il s’était lié d’une sympathie profonde (2), Baudelaire ne fréquentait guère assidûment que Poulet-Malassis. Dans l’exil, leur intimité s’était encore resserrée. Les lettres du poète à Sainte-Beuve donnent d’intéressants détails sur leurs conversations.

Poulet-Malassis, réduit aux expédients pour vivre largement, comme il en avait l’habitude, s’était fait un gagne-pain de la publication de livres obscènes et galants, qui inspiraient une profonde répugnance au poète, ce Parisien si raffiné 3 . Mais s’il répudiait,

Wagner. » Telle était sa formule habituelle pour qu’on lui fit entendre le chœur des Pèlerins, la marche des Chevaliers, ou la prière d’Elisabeth, de ce Tannhauser qu’il avait si passionnément défendu et si bien caractérisé à Paris » (Feuilleton de V Indépendance, 20 juin 1887).

V. encore nos notes à V Appendice, sous les lettres de Victor Hugo.

(1) Poulet-Malassis habitait alors à Bruxelles, rue de Mercélis, 35 bis, faubourg d’Ixelles.

(2) « Rops est le seul véritable artiste (dans le sens où j’entends, moi, et moi seul peut-être, le mot artiste), que j’aie trouvé en Belgique. » Lettre à Manet, 11 mai i865. — « J’ai été, je crois, non pas l’ami, mais le plus fidèle et le plus respectueux compagnon de Baudelaire, j’ai allégé sa tristesse en Belgique, comme il le disait dans la dédicace d’un portrait qui m’est cher. » (Notes de M. Rops).

(3) V. lettre à Sainte-Beuve, (\ mai 18G0.

Le critique des Lundis était moins sévère que Baude