Page:Crépet - Charles Baudelaire 1906.djvu/197

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Aussi le voit-on soucieux surtout du succès des négociations engagées à Paris pour une édition de ses œuvres complètes. Dans leur réussite, il trouverait enfin, pense-t-il, la tranquillité d’esprit nécessaire pour la prompte mise au point de ses travaux en cours. Mais les pourparlers traînent en langueur ; sa patience menace de s’épuiser, le découragement manque le gagner ; ses nerfs s’affolent au moindre retard que subit une réponse escomptée i .

Ridentem ferlent ruinœ 2). Il refuse pourtant de s’avouer inférieur à sa fortune. Il bande sa volonté, l’acharné au combat, cherche dans une action permanente des preuves et le ressort de sa vitalité : Janin, dans son feuilleton de l’Indépendance, a insulté Heine et Byron ; il vengera, dans un article terrible, les poètes douloureux (3). L’auteur d’Olympia se plaint des


tout habillé et très accablé, relisant, dans une petite édition bien reliée, les Liaisons dangereuses, dont il avait encore la force de dire la beauté cruelle, la tranquille audace. C’est le dernier livre sans doute qu’il ait tenu en ses mains. »

(1) M. Lemer ayant gardé le silence pendant 48 heures, Baudelaire lui écrit aussitôt que, ne voyant rien venir, il s’était figuré qu’aucun livre de lui n’était plus vendable et que par conséquent il devenait désormais inutile de finir le Spleen de Paris et la Belgique (juillet i865).

(2) C’est la devise que Baudelaire avait écrite sur la photographie reproduite en tétc de cet ouvrage.

(3) Le feuilleton de Y Indépendance, signé Eraste, est du ti février i8G5. Baudelaire y répondit par une lettre écrite sous le coup de l’indignation. Puis il pensa qu’à un