Page:Crépet - Charles Baudelaire 1906.djvu/198

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outrages dont on l’accable ; il trouve la force, — bien qu’il s’avoue, dans le même billet, « incapable de finir Pauvre Belgique, affaibli et mort » (i), malgré son peu de sa mpathie pour l’école réaliste, — d’exhorter Manet au nom de tous les artistes bafoués et méconnus… De la volonté, il veut en avoir, il en aura, pour lui et pour ses amis.

Ceux-ci, inquiets cependant des mauvais bruits qui courent sur sa santé, le pressent de rentrer en France. C’est mal le connaître et mal le servir. Il écrit à Ancelle :

« Je souffre et je m’ennuie, et cependant j’aurais beaucoup d’argent que je ne partirais pas. Je suis en pénitence et j’y resterai, jusqu’à ce que les causes de la pénitence disparaissent. Il s’agit non seulement d’argent, mais de livres à finir, et de livres à vendre, qui m’assurent en France une tranquillité de quelques mois… »

Vainement À sselineau insiste, et Gautier, et Manet, et bientôt Sainte-Beuve qui allègue l’utile influence que son ami pourrait exercer sur les « jeunes » dont il semble en passe d’être réclamé pour chef (2). Le siège de

article il était préférable de répondre par un article, et en fixa le projet. La lettre et le projet d’article ont été trouvés dans ses papiers.

(1) 11 mai i865. Voir aussi la lettre à Thoré, sans date (1 865-66 sans doute).

(2) Dans une lettre en date du 5 janvier i865 (Correspondance, t. II, p. 48i), Sainte-Beuve avait signalé à Baudelaire un article paru à Y Art, où on l’avait fort bien traité, et il avait conclu, après avoir rendu justice aux bonnes intentions des jeunes gens qui rédigeaient ce nouveau journal, tout en déplorant leur inexpérience : « Ce qui