Page:Crépet - Charles Baudelaire 1906.djvu/234

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aussi fine que juste, les qualités cle l’homme et de l’artiste i .

\sselineau, qui se voua tout entier à cette pieuse tâche, dirigea la publication des Œuvres complètes de Baudelaire. Il laissa Théophile Gautier en écrire la préface (2) qui est un très brillant morceau de critique littéraire ; mais, voulant rendre lui-même à son ami un dernier témoignage de son admiration enthousiaste,

! 1) Cet article a été réimprimé dans le recueil des Souvenirs, — Correspondance, etc., p. 126.

Vitu était très lié avec Baudelaire. Dans leur première jeunesse, ils s’étaient beaucoup hantés, et le très ingénieux journaliste était du petit nombre des gens d’esprit avec lesquels le poète aimait à goûter le plaisir de la conversation, dont il était si friand.

En 18/45, à l’époque où ils écrivaient tous deux au Corsaire-Satan, ils s’entendirent avec deux de leurs amis, Pierre Dupont et Théodore de Banville, pour organiser une mystification littéraire où la verve ironique des quatre jeunes gens se donna pleine carrière. Un entrefilet du journal VÉpoqae lança la nouvelle qu’Arsène Houssaye écrivait une tragédie dont Sapho était l’héroïne et qui serait jouée par Rachel. L’Entracte reproduisit la nouvelle, et le Corsaire-Satan, du 2a novembre i845, donna un fragment de l’œuvre apocryphe, improvisée par Baudelaire, P. Dupont, Th. de Banville et Yitu.

La bibliographie La Fizelière et Decaux cite ce pastiche de la tragédie classique, telle que Ponsard venait de la ressusciter, dans sa Lucrèce, avec un succès qui avait pour principale cause une réaction passagère contre le romantisme et le théâtre de Victor Hugo.

Ajoutons que Vitu écrivit encore avec Baudelaire des légendes versifiées pour un Salon illustré, vers i8/|5. (2) À propos de cette préface, Asselineau écrivait à