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III


DOCUMENTS SUR LE PROCES DES « FLEURS DU MAL ))


Article du « figaro », qui, selon Baudelaire, attira sur les Fleurs du mal les foudres de la justice (juillet 1857 ; rubrique : cucr et cela.

M. Charles Baudelaire est, depuis une quinzaine d’années, un poète immense pour un petit cercle d’individus dont la vanité, en le saluant dieu ou à peu près, faisait une assez bonne spéculation ; ils se reconnaissaient inférieurs à lui, c’est vrai ; mais, en même temps, ils se proclamaient supérieurs à tous les gens qui niaient ce messie. Il fallait entendre ces messieurs apprécier les génies à qui nous avons voué notre culte et notre admiration : Hugo était un cancre, Béranger un cuistre, Alfred de Musset un idiot et M 1110 Sand une folle. Lassailly avait bien dit : Christ va-nu-pieds. Mahomet vagabond et Napoléon crétin. — Mais on ne choisit ni ses amis ni ses admirateurs, et il serait par trop injuste d’imputer à M. Baudelaire des extravagances qui ont du plus d’une fois lui faire lever