Page:Crépet - Charles Baudelaire 1906.djvu/286

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

apportée,, après lui, le général, avec une affection bien vive qui ne s’est jamais démentie durant les trente années que nous avons passées ensemble, je ne puis résister au désir de vous donner quelques détails qui vous intéresseront peut-être sur le père de votre ami.

» M. Baudelaire était un homme très distingué, sous tous les rapports, avec des manières exquises, tout à fait aristocratiques. Est-ce étonnant, ayant vécu dans l’intimité des Choiseul, des Condorcet, des Cabanis, des M mo HelvétiusPIl avait connu tout ce monde d’élite, chez le duc de Praslin, quand il était précepteur de ses enfants. Dans ce temps-là, un précepteur, chez un grand seigneur, n’était pas dans une position quasi servile, comme le sont les précepteurs de nos jours, ainsi que les pauvres institutrices. Les enfants de Praslin ne demeuraient pas chez leurs parents, comme c’était l’usage alors dans les grandes familles. Ils avaient leur maison avec leurs précepteurs, leurs domestiques, leurs voitures. M. Baudelaire jouissait là d’une grande liberté, recevait du monde, donnait des dîners et souvent au duc et à la duchesse de Praslin.

» Quand la Révo’ution a éclaté, M. Baudelaire a dé L’élève de François Baudelaire, Charles-Ravnard-LaureFélix, duc de Ghoiseul-Praslin, 1 778-1841, sortit en 1799 de l’École polytechnique, de\int chambellan de Napoléon en i8o5, fut créé pair de France en 18 14 et se prononça en faveur de la monarchie de juillet. Il fit partie du conseil de famille réuni à la mort de FrançoisBaudelaire.