Page:Crépet - Charles Baudelaire 1906.djvu/300

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gnant une note de vingt lignes de Venillot, dans Y Univers (mardi 2 septembre, paru lundi soir), où l’on sent, à travers les réserves du catholique militant, un attendrissement réel et une sincère amitié.

» Tout le reste n’est que sottise, du haut en bas. Le Figaro, toujours bien informé, fait mourir notre ami chez le docteur Blanche. L’Avenir national, par l’organe d’un lourdaud nommé Desonnaz, parle à peu près comme le Tems (sic). Le Figaro, si bien informé la veille, a été, le lendemain, plein de dédains. Tous, petits et gros, tiennent à dire au public qu’ils ont beaucoup connu Baudelaire et qu’ils savent pertinemment qu’il était fou. M. Pierre Yéron, du Charivari, en donne même pour preuve qu’il a reçu les sacrements. Mais il paraît que la pomme est à un certain M. Yallès, de la Situation. Je n’ai pas lu l’article, mais je sais, par Monselet et par Wallon, qu’il est ignoble.

» Yous comprenez qu’il n’y aurait que duperie et danger à polémiquer avec tout ce monde-là. Il faut laisser s’abattre et crever cette nuée de sauterelles ou de crapauds. Sainte-Beuve m’a paru disposé à faire dans quelque tems (sic) une étude sur Baudelaire. Il s’y est même engagé dans une lettre à M m0 Aupick, excellente de ton et de sentiment. J’en ai pris copie, pour la publier, s’il en est besoin (1). Quant à moi, je prendrai certainement mon tour ; mais pas avant un an, de peur d’avoir l’air de me mêler à ce chœur ri (1) Voir cette lettre dans la Correspondance de SainteBeuve, t. II, p. 209-210.