Page:Crépet - Charles Baudelaire 1906.djvu/474

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

de la salade le soir cl un peu de soupe dans une écuelle Je matin, conserver du temps pour le bréviaire —et pour la direction de l’Abbaye 60 moines), tout quitter au coup de la clocbe de la Règle, causer avec des milliers de visiteurs, surveiller un anévrisme et unepropension mosaïque au bégaiement afin de ne pas perdre la tête et avoir un front deux fois haut et vaste comme celui de Victor Hugo. Vous voyez que ce n’est pas une brute, et pour me servir d’une expression de du ïerrail (si vous voulez bien pardonner cet ignoble mouvement d’amour— propre), j’ajouterai que : « Je ne suis pas trop mal dans ses papiers. » Il est flanqué de deux têtes qui sont presque également admirables : le Père Econome et le Père Prieur : Dom Fontanes et Dom Couturier : deux colosses au physique et au moral. La Bibliothèque (j’oubliais de vous dire que ces deux colosses et lui sont charmants de bienveillance, de profondeur et de naïveté, au point de s’amuser et de faire des calembourgh’ [sic), la Bibliothèque contient environ 20.000 volumes ; on m’y laissait seul, tous les jours, faveur inconnue à bon nombre de gens (nouveau mouvement d’amour-propre , vous jugez si j’ai, comme on dit, profité de l’occasion. J’ai des notes assez curieuses, je crois pouvoir l’aflimer. Bref, je tiens Samuèle, et si mes prévisions ne sont pas entachées de niaiseries, j’ai réellement quelque chose de — sinon de plus grand, je parle au point de vue de la dimension du volume — du moins d’aussi large que l’idée de Faust. C’est réellement estomirant qu’on n’ait pas encore pensé à une chose, ou que, si on y a pensé, on ne l’ait pas traitée