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d’exercer et sa verve satirique et son indépendance d’esprit. Sous ce rapport, un très curieux article intititulé : Comment on paye ses dettes quand on a du génie, a une exceptionnelle importance. Publié dans un petit journal littéraire de l’époque, qui a peu vécu, l’ Écho des théâtres (n° du 23 août 1846), il fut retrouvé, depuis l’édition des Œuvres Complètes de Baudelaire, par M. de Lovenjoul, qui l’a compris dans son fort intéressant opuscule : Un dernier chapitre de l’histoire des Œuvres de H. de Balzac (Paris, Dentu, 1880 [1]).

Cependant ces diverses études de critique littéraire ne lui suffisaient pas. Son imagination avait besoin de s’exercer. Il revint au genre de compositions où il venait d’obtenir, l’année précédente, un premier succès. La Fanfarlo parut en janvier 1847 [2].

  1. V. les Œuvres Posthumes. {Mercure de France, 1907.)
    Cette diatribe étrange du poète est en contradiction flagrante avec tout ce qu’on sait de son amitié respectueuse et dévouée pour Balzac, Gautier, Ourliac, Gérard de Nerval, qu’il y raille avec virulence. La seule explication plausible, c’est que Baudelaire, qui eut toujours, et au plus haut degré, le respect de son art, ne put résister à son indignation en présence des œuvres de qualité inférieure que l’ambition de faire fortune poussait Balzac à produire, et pour lesquelles il demanda et obtint quelquefois la collaboration des écrivains que Baudelaire crible des mêmes sarcasmes.
  2. « … Il ne commença de l’être un peu (connu) que par le hasard d’une combinaison de librairie, qui fit qu’on eut besoin, dans une livraison de romans illustrés à 20 centimes, d’une feuille complémentaire à Mademoiselle