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CHAPITRE X.

Les duels. — Tribunal du Point-d’Honneur. — Querelle sérieuse au sujet d’un angora. — Le Duc de Richelieu. — Le Comte Em. de Bavière. — Le Chevalier d’Aydie, Comte de Riom. — Le Maréchal de ChainTlly. — M. Bouton. — Sa mort. — Remarque sur les armes de Breteuil. — Mariages forcés. — Première entrevue. — Singulier usage et quiproquo. — Le Marquis de Créquy.

La fermeté rigoureuse et salutaire de Louis XIV avait si bien amorti la fureur des duels en arrêtant ce torrent de sang qui, depuis les derniers Valois, avait entraîné dans l’abîme une si grande partie de la noblesse de France, qu’on n’avait pas ouï parler d’un seul duel depuis dix-sept ans. Six semaines ou deux mois peut-être après la mort du Roi, on apprit que deux officiers aux gardes françaises venaient de s’escrimer impertinemment sur le quai des Tuileries au-dessous de la terrasse, en plein jour et en plein soleil d’été ; mais comme il se trouva qu’un de ces deux jeunes gens était de famille de robe, M. le duc d’Orléans se considéra si bien comme empêtré dans ses obligations et ses combinaisons politiques envers MM. du Parlement, qu’il se contenta de les renvoyer du régiment des gardes (les gladiateurs) et de les condamner à passer quinze jours en prison. L’un d’eux était M. Ferrand, dont le père était Conseiller à la première des enquêtes, et l’autre était un