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SOUVENIRS DE LA MARQUISE DE CRÉQUY.

Sévigné avait choisi l’emblème de l’oranger avec cette devise : « Le fruit n’y détruit pas la fleur. » Ce que Gilles Ménage avait concentré dans trois mots grecs dont je ne me souviens plus. Vous trouverez cette même devise avec la version de Ménage dans les bordures et les cartouches de plusieurs tapisseries qui nous sont provenues de la succession de Mme de Lesdiguières, et que j’ai fait porter à Montflaux.

On ne conçoit pas dans quelle intention M. de Saint-Simon a pu dire que la Duchesse de Lesdiguières était continuellement hors de chez elle ? C’est une assertion qui n’avait été vraie pour aucun temps de sa vie ; car on lui reprochait dans sa jeunesse de ne jamais sortir de chez elle que pour aller à Conflans. Il y avait onze ans qu’elle n’avait quitté son appartement lorsqu’elle en est sortie dans son cercueil. M. de Créquy fut l’accompagner jusqu’à Blanchefort, où elle avait désiré qu’on l’inhumât dans la même chapelle que son fils et que le Bienheureux François de Blanchefort. J’éprouvais pour elle un sentiment que M. de Créquy nommait un attrait miséricordieux : votre grand-père avait pour elle une affection tendre et sincère. J’ai toujours regretté de ne pas l’avoir vue plus souvent et plus long-temps.


fin du premier volume.