afin de pouvoir laisser tomber dans un chapeau que le mendiant avait à terre et devant lui, la petite pièce ou les petites pièces de monnaie qu’il pourrait lui destiner. On y voyait à peine, mais on découvrit après coup qu’au moyen de ce qui lui restait de son avant-bras, le mendiant avait fait manœuvrer une longue perche qu’il tenait le long de son corps, et qui aboutissait, par en haut, à une espèce de bascule ou d’assommoir en planches, qui était caché dans les branches de l’arbre et qu’il avait fait s’abattre et tomber rudement sur la tête du métayer. C’est alors que parut le jeune homme habillé en femme, qui commença par donner deux coups de couteau au cheval du fermier, mais à qui celui-ci, paya si bien son compte qu’il était déjà mort avant d’arriver à l’abbaye. Le métayer était accouru à toute bride à Montivilliers pour y chercher la maréchaussée qui chargea les deux assassins sur la même brouette, et qui nous ramena cette belle capture au milieu de la nuit. Comme on publia des monitoires ecclésiastiques, les enfans du pays furent déposer qu’ils avaient eu connaissance de plusieurs turpitudes exécrables entre ces deux scélérats, dont il a paru que l’un devait être le père de l’autre, qui avait une figure de femme. Le parlement ne manqua pas d’évoquer son procès, qui se termina par la découverte de plusieurs vols accompagnés de meurtre, et qui finit par le supplice de la roue. On avait remarqué que cet homme avait un accent et des locutions particuliers aux Lorains ; mais comme on ne put jamais s’assurer quel était son nom, ni le lieu de sa naissance, on le fit exécuter sur le théâtre
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