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SOUVENIRS

mante idylle où feue Mme des Houlières avait imploré pour ses enfans et ses agneaux la protection du Roi Louis-le-Grand. Je me souviens qu’elle était restée sous le coup d’un attendrissement et d’une admiration sans bornes pour Madame de Montespan, qu’elle avait vue mourir naguère avec les sentimens du repentir et de la dévotion la plus édifiante[1]. J’ignorais absolument que Mme de Montespan, notre parente, eût aucun scandale à réparer ; mais, comme il résultait de la conversation de Mlle des Houlières avec ma tante que notre cousine était la mère d’un fils du Roi qui s’appelait M. le Duc du Maine, j’avais de la peine à m’expliquer pareille chose. Je sentais bien qu’il ne fallait demander

    guérin, Écuyer, Seigneur des Houlières et du Valclos, Lieutenant du Roi ès ville et citadelle de Dourlens, et de Noble Dame Antoinette du Lyger de Lagarde, son épouse. »

    Mlle des Houlières avait remporté le grand prix de poésie à l’Académie française, en l’année 1687, et n’est morte qu’en 1718. Sa pension fut supprimée après la mort du Roi Louis XIV, et l’on ne put jamais obtenir pour elle aucun bienfait de M. le Régent, qui ne s’embarrassait guère des honnêtes filles. Elle a conservé jusqu’à sa mort une rente de 400 livres sur la manse abbatiale de Montivilliers, comme aussi deux autres pensions de 500 livres chacune, que lui faisaient M. l’Evêque du Mans et Mme|a Marquise de Froulay, notre grand’mère.

    (Note de l’Aut.)

  1. Françoise-Athénaïs de Rochechouart-Mortemart, Surintendante de la maison de la Reine, laquelle avait épousé, en 1665, Louis-Henry de Pardaillan de Goudrin de Saint-Lary de Bellegarde d’Antin de Nogaret de la Valette de Foix d’Astarac et d’Épernon, Marquis de Montespan, etc., et laquelle était morte, aux eaux de Bourbon, en 1709, âgée de 66 ans.
    (Note de l’Auteur.)