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DE LA MARQUISE DE CRÉQUY.

médiate de l’Empire au Roi Jean III, en rémunération de la délivrance de Vienne. (Vous saurez que l’Empereur Léopold ne voulut pas recevoir chez lui le grand Sobieski, son libérateur, à raison d’un embarras pour l’étiquette attendu qu’un roi de Pologne n’est pas un monarque héréditaire. On dirait que l’Empereur d’Allemagne ne serait pas un monarque électif, lui-même ?)

Les trois rubis de S. M. Britannique avaient été trouvés dans la tente où le grand-visir Amurat avait parqué ses femmes, à la très-illustre bataille de Choczim. Ce sont des pierres orientales de la plus vieille roche. La plus grande est circulaire, et les deux autres en forme de pendeloque. C’est d’après mon avis qu’on les a fait garnir en feuillage d’émeraude et monter comme une rose avec deux boutons[1].

On a remarqué que les trois quarts des Anglaises sont timbrées, et particulièrement celles qui voyagent. Je me souviendrai toujours d’une certaine Duchesse de Bedford, qui ne pouvait porter que le titre de Comtesse en présence des Majestés du palais Borgia et qui, bien que son mari fût hanovrien fanatique, avait sollicité la permission de faire sa

  1. Ces belles pierres ont été léguées à la sacristie du Vatican par le fils de Marie-Clémentine Sobieska, le Cardinal-Duc d’York, mort à Rome en 1807. Mme la Comtesse d’Albany, veuve du dernier Prétendant et belle-sœur de ce Cardinal, a vendu le lit de la Reine sa belle-mère à un juif de Florence ; mais ce n’était pas la première et ce n’est pas la dernière ou la plus forte preuve d’indélicatesse dont elle a scandalisé l’Italie.
    (Note de l’Éditeur.)